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Avec l’arrivée des vacances, les occasions de s’exposer au soleil se multiplient. À la plage comme à la ville, les activités de plein air ne sont pas sans danger pour les personnes qui suivent un traitement. En effet, certains médicaments, dits photosensibilisants, peuvent déclencher des réactions cutanées suite à une exposition au soleil. Deux types d’effets sont connus, la phototoxicité et la photoallergie.
Phototoxicité : un méchant coup de soleil
La phototoxicité correspond à une sensibilisation excessive de la peau au soleil, d’origine médicamenteuse. Liée aux propriétés chimiques du produit, elle se traduit par une rougeur, type coup de soleil, pouvant aller jusqu’à la brûlure. La réaction est disproportionnée par rapport à l’intensité et à la durée d’exposition.
Plus la dose de médicament absorbée est importante, plus la réaction sera sévère. Toute personne peut développer une phototoxicité. Un traitement bien toléré en hiver peut se révéler photosensibilisant dès les premiers beaux jours. La localisation de la réaction cutanée (les parties du corps découvertes) oriente le diagnostic.
Photoallergie : une allergie médicamenteuse déclenchée par le soleil
Cette réaction touche les personnes allergiques au médicament. Cependant, l’intervention des UV solaires est indispensable pour déclencher la réaction allergique. La photoallergie concerne un patient sur 1 000 à 10 000 en fonction des médicaments. Là encore, ce sont les parties du corps exposées au soleil qui vont présenter la réaction ; on ne sera cependant plus en face d’un coup de soleil, mais d’un eczéma avec rougeurs et démangeaisons.
L’application de traitements locaux peut également entraîner une photoallergie ; seule la région traitée sera alors touchée, après exposition au soleil.
La longue liste des médicaments photosensibilisants
La variabilité des réactions cutanées étant en grande partie individuelle, tout médicament est potentiellement photosensibilisant. Cependant, les risques sont connus pour certains produits. La société Française de dermatologie met à disposition une liste des molécules incriminées.
On y retrouve des médicaments de contact (à appliquer sur la peau) courants comme des désinfectants (par exemple la chlorhexidine), des fongicides (traitement contre les champignons), des cosmétiques et même des filtres présents dans les crèmes solaires !
Les médicaments photosensibilisants systémiques (agissant par voie générale) sont nombreux et variés. La liste inclut les contraceptifs oraux (pilule), des antihypertenseurs, des antidépresseurs, des statines et bien d’autres encore.
Autant dire que personne n’est à l’abri d’une photosensibilisation médicamenteuse. En général, votre médecin ou votre pharmacien vous mettra en garde. Cependant il est toujours utile de lire la notice d’un médicament lorsqu’on commence un traitement. S’il s’agit d’un photosensibilisant connu, le risque sera mentionné.
Une protection indispensable
En cas de photoréaction, il peut être recommandé d’arrêter ou de changer le traitement. En effet, une nouvelle exposition au soleil risque de provoquer une réponse encore plus grave.
Si le traitement ne peut pas être interrompu, des précautions s’imposent :
- De préférence, rester à l’ombre ;
- Porter des vêtements longs et une casquette ;
- Appliquer et renouveler fréquemment une crème solaire d’indice élevé (50).
Une protection indispensable pour qu’été ne rime pas avec écrevisse…
Isabelle V., journaliste scientifique