La santé des patients gravement brûlés dépend de la bonne cicatrisation de la peau et de la restauration complète de la barrière cutanée naturelle. Une récente étude américaine s’est intéressée aux propriétés de la luminothérapie qui permettraient d’accélérer la guérison des brûlures tout en réduisant l’inflammation.
Brûlures graves et problèmes de cicatrisation
Chaque année dans le monde, plus de 6 millions de personnes souffrent de brûlures graves nécessitant une prise en charge médicale spécifique. Il faut dire que les brûlures constituent une lésion sérieuse de la peau avec des problématiques importantes à résoudre : rupture de la barrière cutanée naturelle, absence de protection et fragilité de la peau, augmentation du risque d’infection, cicatrisation complexe…
Si en général, la greffe de peau s’avère incontournable, elle ne convient malheureusement pas à tous les cas de patients. D’où l’intérêt d’explorer d’autres pistes thérapeutiques pour favoriser la cicatrisation des plaies.
Les propriétés de la luminothérapie
Dans ce contexte, une récente étude américaine s’est intéressée aux propriétés de la luminothérapie. La luminothérapie désigne une technique consistant à s’exposer quotidiennement à une lumière artificielle blanche qui imite la lumière naturelle du soleil.
À savoir ! La luminothérapie est principalement utilisée dans les troubles du rythme biologique, comme la dépression saisonnière. Elle fait partie des techniques de photothérapies qui ont recours à certaines sources lumineuses pour traiter des affections comme les maladies de peau.
Pour mener à bien leurs recherches, des scientifiques de l’Université de Buffalo se sont intéressés aux effets de la photobiomodulation, une forme de luminothérapie à faible dose capable de soulager la douleur et l’inflammation tout en favorisant la régénération des tissus. Il faut dire que la photobiomodulation s’est révélée efficace dans les soins de soutien contre le cancer, la dégénérescence maculaire liée à l’âge et la maladie d’Alzheimer, trois affections où l’inflammation joue un rôle central.
Forts de ce constat, les chercheurs se sont donnés pour objectif de mesurer l’effet de la photobiomodulation sur un modèle transgénique de souris présentant des brûlures au 3e degré pendant une période de 9 jours.
Brûlures : vers une cicatrisation plus rapide grâce à la luminothérapie ?
Les scientifiques ont ainsi pu observer que la photobiomodulation activait le TGF-bêta 1 endogène chargé de stimuler différents types de cellules impliquées dans la guérison des plaies comme :
- Les fibroblastes (les principales cellules du tissu conjonctif qui jouent un rôle important dans la réparation des tissus)
- Les macrophages (cellules immunitaires qui réduisent l’inflammation et luttent contre les infections).
À savoir ! Le TGF-bêta endogène est une protéine qui contrôle la croissance et la division cellulaires.
La photobiomulation permettrait ainsi de favoriser la régénération tissulaire, de réduire l’inflammation et d’accélérer la guérison des brûlures. Publiés dans le Scientific Reports, ces résultats suggèrent que la photobiomulation pourrait jouer un rôle dans l’arsenal de traitements thérapeutiques des brûlures.
L’efficacité de cette technique dans le traitement de la douleur et la stimulation de la guérison a d’ailleurs été documentée dans des centaines d’essais cliniques. Une alternative thérapeutique aussi brillante que porteuse d’espoir pour bon nombre de patients victimes de brûlures graves !
Déborah L., Docteur en Pharmacie