Les piles bouton ou piles plates sont présentes dans une multitude d’objets de notre quotidien. Si elles sont ingérées, elles représentent un risque possiblement mortel à cause de leur toxicité. La Haute Autorité de Santé (HAS) et la Société de Toxicologie Clinique (STC) publient des recommandations sur la prise dès l’Ingestion d’une pile bouton par un enfant. La rapidité de la réaction de chacun est essentielle, que l’ingestion soit avérée ou suspectée. Elle constitue une urgence vitale pour l’enfant.
Ingestion d’une pile bouton : quels sont les risques ?
Montres, clefs, télécommandes, jouets pour enfants… de nombreux objets du quotidien sont alimentés par des piles bouton. Ingérées, ces piles constituent un risque potentiellement mortel en raison de leur toxicité. Chaque année, en France, plus de 1 200 visites aux urgences sont liées à l’ingestion de piles bouton. En 1999, 7% de ces hospitalisations étaient des cas symptomatiques. En 2015, 18% des admissions aux urgences pour ingestion de piles bouton étaient symptomatiques. Cette augmentation est expliquée par la commercialisation grandissante de piles bouton à fort voltage et à grand diamètre (plus de 15 mm). Ces piles de grand diamètre sont davantage susceptibles de rester bloquées dans l’œsophage.
Dans l’œsophage, la pile provoque une brûlure locale dont la gravité augmente au-delà de 2h. Ces brûlures apparaissent dès 10 minutes après l’ingestion et peuvent aller jusqu’à la perforation de l’œsophage. C’est pourquoi une action rapide est primordiale. Le risque est majoré lorsque l’enfant est âgé de moins de 5 ans. D’ailleurs, les enfants de 1 à 3 ans sont les plus exposés au risque d’ingestion. Ils peuvent trouver des piles dans les jouets ou les télécommandes ou jouer avec des piles non rangées. Il s’agit d’un d’accident domestique.
La toxicité des piles bouton peut s’expliquer par trois mécanismes :
- La fuite d’électrolytes alcalins ;
- La nécrose par compression mécanique de la pile ;
- L’induction d’un courant électrique créé par le contact entre la pile et la muqueuse œsophagienne ou intestinale.
Agir au plus vite : les recommandations de la HAS et la STC
Chaque minute compte. La HAS et la STC ont récemment publié des recommandations afin d’homogénéiser, optimiser la prise en charge et de renforcer la sensibilisation du grand public. Que l’ingestion de la pile soit avérée ou suspectée, elles indiquent :
- L’enfant doit rester à jeun;
- Il ne faut pas essayer de le faire vomir;
- Appeler immédiatement le 15 ou un centre antipoison pour enclencher la procédure de prise en charge de l’enfant.
Une fois l’enfant arrivé aux urgences ou en cabinet médical, la prise en charge doit être faite sans temps mort. La HAS et la STC ont également émis des recommandations à destination des professionnels de santé. Elles soulignent l’importance d’effectuer une radiographie thoracique de face le plus rapidement possible. En effet, la pile doit être localisée afin d’apporter une prise en charge optimale. Par exemple, si la pile est située dans l’œsophage, cela constitue une urgence vitale. Une endoscopie digestive haute doit alors être pratiquée sans délai.
La HAS et la STC préconisent la mise en place d’une information itérative sur le long terme auprès du grand public, des professionnels de la petite enfance et des professionnels de santé. Face à l’augmentation des ventes de piles bouton, un travail avec les industriels est nécessaire. Il vise à favoriser la fabrication des piles d’un diamètre inférieur à 15 mm. Une meilleure sécurisation des objets à piles doit également être engagée.
Alexia F., Docteure en Neurosciences
– Diagnostic et prise en charge des enfants ayant ingéré une pile bouton ou une pile plate. has-sante.fr. Recommandation de bonne pratique. 16 février 2022.
– LES PILES BOUTONS. centreantipoisons.be. Dossier consulté le 23 février 2022.
– PILES BOUTONS (SCIENTIFIQUE). centreantipoisons.be. Dossier consulté le 23 février 2022.